En 1918, la place centrale de Faverges conservait encore des traces du XVIIIe siècle, telles celles qui apparaissaient sur la mappe de 1730
À gauche de la photo de 1918, la voiture qui n'avait rien d'un "char-à-banc" était principalement utilisée par le propriétaire de l'hôtel de Genève, lui permettant d'aller chercher ses clients et leurs bagages à la gare PLM de la ville.
Au centre, la maison de la veuve Tappaz qui sera détruite pour laisser la place à un jardin entouré d'un mur avec tessons de bouteilles, que les gamins des années 40-50 aimaient escalader. On y trouve actuellement la pharmacie Borel-Giraud de la Place.
À droite, au milieu du plan, la façade borgne de la maison des docteurs Hyacinthe puis Asghil Favre. Ce dernier décédera en 1920 et la ville rachètera en 1949 l'ensemble de son clos pour ouvrir une voie de circulation allant vers l'avenue Blanc-du-Pelloux et la rue de la Failleuche.
C'est dans cette maison des docteurs Favre qu'habitait la famille du notaire Jean Claude Mugnier-Serand, et plus précisément sa fille Sidonie, qui relatait son quotidien dans des cahiers à l'origine de l'ouvrage "Journal d'une jeune bourgeoise" publié en 2018.
Ces deux maisons se joignaient par une grange qui bouchait la rue (ouverte vers 1820) établissant ainsi le mur d'enceinte de la ville.
Un peu en avant, était ouvert l'hôtel Savoyen qui deviendra le bâtiment de la Belle Jardinière (démoli récemment avec l'ensemble attenant).
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Ces quatre éléments architecturaux, maison Tappaz, maison Favre, hôtel Savoyen et mur du Clos Favre ont disparu du paysage favergien.
On peut noter une anecdote intéressante : la municipalité de l'époque avait lancé un concours pour la construction d'une nouvelle église à l'emplacement du Clos Favre. L'ensemble du Conseil municipal ne put se mettre d'accord car certains conseillers voulaient réserver l'espace pour le "Pré de foire" afin d'y tenir en un lieu plus central les rassemblements annuels d'animaux. Ce qui fit retarder l'achat du Clos jusqu'en 1949.