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16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 09:02

Montagne :

En France, 186 stations de ski, principalement des « micro-domaines » ont définitivement fermé depuis leur création et ce pour des raisons avant tout économiques, selon le chercheur Pierre-Alexandre Métral, doctorant en géographie à l’Université de Grenoble qui consacre sa thèse au sujet.

L’économie basée sur le tourisme hivernal montre ses limites. La concurrence accrue entre les destinations et le changement climatique perturbent le fonctionnement normal de ces territoires. Trois questions à Pierre-Alexandre Métral, doctorant en géographie à l’Université de Grenoble.

Peut-on dresser un panorama des domaines skiables fermés en France ?

Pierre-Alexandre Métral : Les sites concernés sont principalement des micro-domaines skiables, à 90%, et pour le reste on observe, depuis le début des années 2000, quelques stades de neige et petites stations touristiques: par exemple Chambon-des-Neiges (Puy-de-Dôme) ou le Mas de la Barque (Lozère).

Il y a des fermetures dans tous les massifs, les Vosges, le Jura, le Massif Central, les Pyrénées mais surtout dans les Alpes car c’est le plus grand massif et le plus peuplé.

En France, 31% du stock total de domaines skiables ont fermé. Dans les massifs de moyenne montagne, c’est beaucoup plus, 60% dans le Massif Central, ça veut dire qu’il y a plus de sites qui ont périclité qu’il n’y en a encore d’actifs aujourd’hui.

Ce chiffre peut paraître spectaculaire mais il est à remettre dans son contexte. Si on compare les longueurs de piste de ski fermées à l’étendue du domaine skiable français, on se rend compte que la France n’en a perdu que 2%, ce qui est vraiment très peu. Cela montre que 186 sites équivalent à 2% du domaine.

Il y a eu une période d’engouement pour le ski à partir des années 50-60, il s’agissait de petits centres souvent créés par des collectifs de villageois, parfois par le curé, pour animer le territoire. Ces sites n’avaient pas de vocation de rentabilité ou de croissance.

A quoi attribuer ces fermetures ?

Pierre-Alexandre Métral : Il y a parfois une confusion: on dit "les stations ferment parce qu’il n’y a plus de neige". Non, elles ferment parce qu’elles ne sont pas rentables et c’est un choix de raison au final.

C’est une combinaison de facteurs qui s’entrecroisent, qui évoluent aussi dans le temps : il y a aussi l’obsolescence des remontées mécaniques, avec des charges d’entretien énormes après 20-30 ans.

Ce qu’on observe c’est que le cycle de vie de ces sites est de 30 ans. Il y a énormément de produits touristiques, notamment en montagne, qui ont vécu ce cycle et qu’on a complètement oubliés, par exemple le climatisme avec ses sanatoriums, le thermalisme ; il y a aussi les téléphériques et funiculaires panoramiques, la moitié ont disparu en France.

Ce sont les exploitants les plus performants qui perdurent et continuent. Dans le ski, les petits, qui étaient à la marge, étaient voués en fin de course à la fermeture.

Qu’est-ce qui est préférable, une reconversion ou un démontage ?

Pierre-Alexandre Métral : Dans la grande majorité des cas, les sites sont redevenus des champs, des forêts, mais il arrive aussi que dans les sites plus importants, les collectivités prennent le problème à bras-le-corps et proposent une reconversion, par exemple dans les loisirs quatre saisons.

Il y a aussi une autre frange, celle de l’économie résidentielle, assez liée à la périurbanisation, surtout près de Chambéry et Grenoble.

Les hameaux de tourisme deviennent des habitats permanents et au final les stations ne deviennent pas "fantômes" mais des petits villages de montagne où on vit extrêmement bien, avec un foncier assez bas.

En fait, la fermeture crée des opportunités de manière implicite. Ces stations fermées qui se reconvertissent imaginent à quoi pourrait ressembler la montagne de demain.

A Saint-Honoré 1500 (Isère), par exemple, il y a entre 50 et 100 habitants et une qualité de vie fabuleuse, une vue époustouflante sur le Vercors.

Par ailleurs, il est toujours difficile de trancher si une fermeture est définitive ou temporaire. L’attachement pour le ski sur les territoires est énorme et il y a toujours des réticences sur le démontage. Le ski revêt un aspect sentimental, je dirais presque patrimonial.

Pour ce qui est du démontage des remontées mécaniques inutilisées, la situation est assez bonne en France même si cela avance assez lentement (un ou deux démantèlements par an). Au Japon ou en Amérique du Nord, beaucoup de friches sont laissées en l’état et restent plusieurs dizaines d’années sans intervention.

Source : Pierre-Alexandre Métral est doctorant en géographie à l'Université de Grenoble. Par MySweetImmo avec AFP

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15 mars 2022 2 15 /03 /mars /2022 13:34

Ce jeudi 10 mars 2022, le Conseil international des Archives (ICA), dont les Archives de l'État sont membre fondateur, a décidé de suspendre ses relations avec les quatre institutions publiques russes et biélorusse qui sont actuellement membres de l’ICA.

Ces 4 institutions publiques avec lesquelles l'ICA a décidé de suspendre ses relations sont :

Pour la Fédération de Russie :

  • l’Agence fédérale russe des archives
  • le Comité des archives du gouvernement de la République d’Oudmourtie
  • le Comité d’État des archives de la République du Tatarstan

Pour la République de Biélorussie :

  • le Département de Gestion archivistique et documentaire du ministère de la Justice de la République de Biélorussie

Les Archives de l’État se joignent à l’ICA pour demander instamment au gouvernement de la Fédération de Russie et au gouvernement de la République de Biélorussie de mettre un terme à leur agression armée, en les sommant de respecter et de protéger les communautés et institutions professionnelles impliquées dans la gestion de l’information, des documents d’activité et des archives, qui sont les gardiennes non seulement de la mémoire de l’Ukraine mais également des documents et des archives témoignant de l’identité, des droits et des devoirs de son peuple et de son gouvernement légitimement et démocratiquement élu.

A lire également

 

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21 septembre 2020 1 21 /09 /septembre /2020 18:51

Jacques Dalex, maire et membre de droit de toutes les commissions, présidait la réunion d’installation de la commission "petite enfance, scolaire et jeunesse". Il a officialisé la liste des personnes qui ont accepté de s’impliquer pour les jeunes.

Martine Beaumont, maire adjointe déléguée à l’éducation, est nommée responsable pour la petite enfance, l’enfance, la jeunesse et les affaires scolaires. À ses côtés vont évoluer : Bernard Pajani, Agnès Ballieu, Philippe Strappazzon, Sophie Fernandez, Martine Brassoud, Christine Dumont-Thiollière pour la liste majoritaire “Envie commune”.

Damien Vacherand-Denand, Julie Denambride et Véronique Bouchet pour la liste minoritaire “Une énergie nouvelle” ; Séverine Dessuise et Marie-Pierre Jaussaud pour "Rassembler et Agir pour Faverges-Seythenex" représentent leurs groupes respectifs.

Florence Montel, directrice du service scolaire, était présente à la réunion. Elle a communiqué le bilan de la rentrée des écoles sur les trois groupes scolaires. Fabien Jacquet a informé la Commission de la manière dont "les Mercredis matin sans cartable" va pouvoir reprendre, pour les 545 enfants qui ont repris le chemin de l’école (245 à René-Cassin, 214 à Viuz et 76 à Seythenex).

Les membres de la commission seront un lien entre les citoyens et le conseil municipal.

 

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8 mai 2017 1 08 /05 /mai /2017 10:00

L'Association francophone d'Amitié et de liaison a fait parvenir aux candidats à l'élection présidentielle le "Pacte francophone" en dix points.

En date du 3 mai, Emmanuel Macron, alors président d'En Marche a fait parvenir la lettre suivante :

Je vous en souhaite bonne lecture et n'hésitez pas à diffuser à vos contacts !
Bien cordialement, Paskalita Francheteau, secrétaire de l'AFAL
 
Pour mémoire :

Soirée électorale de Meythet au soir du dimanche 7 mai 2017

Résultats de la Présidentielle 2017 :

Marine Le Pen arrive en troisième position dans le "duel" à deux candidats !

 

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30 avril 2017 7 30 /04 /avril /2017 14:00

Les appréciations de quelques-uns de nos politiques sont proférées avant tout pour choquer le citoyen mais leur outrance - à part le fait qu'elles ne les grandissent pas - les entrainent dans une surenchère qu'ils ne maîtrisaient plus, et qui nous ont fait les rejeter.

Les dégâts que produisent dans les relations humaines, au sein de notre société, les propos indignes - tel que "casse-toi, pauv' con !" - tenus par des personnalités politiques de premier plan devraient être étudiés par les philosophes, les sociologues et les psychologues.

À la primaire de la droite, nous avons participé pour pratiquer ce qu'appelle si inélégamment M. le Pen, "le dégagisme", afin d'obtenir une vraie alternance de gouvernement :

et de UN !

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Au premier tour de la présidentielle, nous avons voté pour mettre en tête le candidat d'ouverture aux idées nouvelles, pour mettre fin au candidat du mensonge (cf. une liste selon Libération) :

Si, François Fillon a bien fait siffler les journalistes à Nice

Quand Fillon ne dément qu’à moitié une intox sur Macron et les loyers fictifs

Non, François Fillon, la déchéance de nationalité ne date pas du Front populaire

Le mauvais exemple de Fillon sur le Venezuela (et la légère mauvaise foi de Mélenchon)

Macron, le RSI et le compte pénibilité : la grosse caricature de Fillon et Hamon

Non, la France n’est pas le pays où le volume d’heures travaillées est le plus bas

La fermeture des mosquées salafistes n’est pas si simple

Non, l’immense majorité des réfugiés ne fuie pas la pauvreté (mais la guerre)

François Fillon pris en plein délit de fake news sur les lames de rasoir dans les jupes des filles

Aides sociales pour les étrangers : comment LR et le FN ont fini par se rejoindre

200 000 personnes au Trocadéro pour Fillon ? Vérifiez vous-même pourquoi c’est impossible

Justice : les arguments fallacieux de la riposte de François Fillon

Taxe à 75%, discours du Bourget : non Eric Ciotti, Emmanuel Macron n’y est pour rien

Fillon s’empêtre dans ses bobards

Non François Fillon, la journaliste britannique qui a interviewé votre femme n’est pas «choquée»

François Fillon, une semaine et trois mensonges

Fillon jure n’avoir qu’un compte bancaire… mais l’Assemblée en exige deux

Avis aux fillonistes: non, ce n’est pas la première fois que la justice se saisit aussi vite d’une affaire

et de DEUX ! !

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Au deuxième tour de la présidentielle, nous irons voter pour éliminer la candidate de la régression :

- Une sortie de l’euro 

- Un clan familial fermé

- Une candidate qui refuse de se rendre aux convocations des juges
- Une taxe sur les importations (voir la photo ci-contre du "Tee-shirt du FN fabriqué au Bangladesh") ------->>>>
- Une préférence nationale qui exclut
- Un parti contraire aux valeurs de la République
- Un risque d’exclusion de la France de la marche du monde
. . . et de TROIS ! ! !

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Au deuxième tour de la présidentielle, nous irons voter pour mettre en tête le candidat d'ouverture aux idées nouvelles.

Emmanuel Macron s'est adressé aux électeurs qui n'ont pas voté pour lui au 1er tour : "Je respecte les électeurs de François Fillon. Je leur dis simplement : est-ce que vous vous retrouvez dans le projet de Mme Le Pen ? [...] Aux électeurs de Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon : mon projet apporte des réponses en termes de pouvoir d'achat, d'écologie."

✅  Un maintien dans l’Europe et dans la zone euro

✅  De nouveaux visages, avec 50% de candidats issus de la société civile aux élections législatives

✅  Une loi de moralisation de la vie publique, avec par exemple l’interdiction de l’emploi de proches par les élus

✅  Des acquis sociaux et les droits de chacun préservés

✅  Une suppression de la taxe d’habitation pour 80% des foyers

✅  Une discrimination positive dans les embauches pour réduire réellement les inégalités

✅  Un mouvement républicain

✅  Un espoir pour l’Europe et le monde

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9 avril 2017 7 09 /04 /avril /2017 14:00

Mise à jour au dimanche 9 avril 2017

Si vous avez des hésitations pour voter, voilà un article que peut vous aider :

Qui imaginerait que le Général de Gaulle se conduise ainsi, après avoir été mis en examen ?

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Mise à jour au vendredi 3 mars 2017

 

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Affaire Fillon : "Une telle vindicte à l'égard de la justice n’est pas acceptable"

Virginie Duval, présidente de l'Union syndicale des magistrats, réagit à la charge de François Fillon contre la justice, mercredi, lors de l'annonce de sa convocation en vue d'une mise en examen. Interview.

Celine Rastello Publié le 03 mars 2017 à 15h46

  • Enquête "exclusivement à charge", "déchaînement disproportionné", "assassinat", … Le candidat LR François Fillon s'en est violemment pris à l'institution judiciaire, mercredi, quand il a annoncé sa prochaine convocation, par la justice, en vue d'une mise en examen dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs présumés. "L'Obs" a questionné Virginie Duval, présidente de l'USM (Union syndicale des magistrats), et lui a demandé de commenter certains de ses propos. 

François Fillon ne renonce pas : "C'est un assassinat politique"

François Fillon déclare : "Il est sans exemple, dans une affaire de cette importance, qu'une convocation aux fins de mise en examen soit lancée quelques jours à peine après la désignation des juges,"...

Non. On a d’autres exemples. Le plus connu est l’affaire Cahuzac.

..."sans qu'ils aient pris connaissance du dossier"...

Il est ahurissant de dire cela. Qu’est-ce qui lui permet d'affirmer que les juges n’ont pas pris connaissance du dossier ? Aucun magistrat ne prend pas connaissance d’un dossier, c'est simplement impossible.

..."ni procédé à des investigations supplémentaires,"...

Qu’est-ce qui lui fait dire, encore, qu’il y avait besoin que des investigations supplémentaires soient menées avant de le convoquer ? Quand on ouvre une information, par exemple après une garde à vue, des investigations supplémentaires peuvent être réalisées ensuite. Il n'y a pas d'obligation de mener des investigations supplémentaires avant de le convoquer. 

..."sur la simple base d'un rapport de police manifestement à charge, c’est-à-dire pour condamner".

Je ne vois pas ce qui lui fait dire cela. François Fillon a été entendu, a fait valoir des éléments. Il ne s'agit pas de rapports de police, d'ailleurs, mais de procès verbaux. "Manifestement à charge", dit-il, mais à partir du moment où il est entendu, s'exprime et que des procès verbaux sont ensuite faits à partir de ce qu'il dit, comme pour sa femme et ses enfants, on n'est pas dans quelque chose "à charge". Toute cette phrase est erronée.

François Fillon affirme également n'avoir, depuis le début, "pas été traité comme un justiciable comme les autres".

Rien ne permet de considérer qu'il n'a pas été traité comme un autre justiciable l’aurait été. Il aimerait peut-être ne pas être traité comme tous les justiciables, mais il a été traité comme un justiciable comme un autre ! Les seuls éléments qui nous permettent de dire qu’il n’est pas un justiciable comme un autre c’est que lui, contrairement aux autres justiciables, peut faire une conférence de presse pour faire valoir tout cela. C'est lui qui a mis en scène la procédure qui le concerne et ne cesse de communiquer. Cela lui permet de se poser en victime. 

Il n'hésite pas à parler de "déchaînement disproportionné", à employer le terme assassinat, disant "ce n'est pas moi seulement qu'on assassine. C'est l'élection présidentielle".

Mais en quoi y a-t-il assassinat ? Est-ce bien un candidat à l’élection présidentielle qui traite les magistrats d’assassins ? "On assassine l’élection présidentielle", dit-il, mais il n'est pas l'élection présidentielle ! Il aimerait être au-dessus de la loi.

Qu'augurent de tels propos de la part d'un candidat à l'élection présidentielle ? 

Ses propos sont inadmissibles. Un candidat à élection présidentielle est candidat pour être garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire. Que va-t-il faire en arrivant ? Une petite purge ? Une telle vindicte à l'égard de la justice n’est pas acceptable. On tente de monter l'institution contre le peuple. Quand on est candidat à une élection aussi importante que l’élection présidentielle, il me semble qu’on a un devoir de responsabilité démocratique, étatique, et républicain. 

Que vous êtes-vous dit quand vous l'avez entendu tenir ces propos ?

Il a perdu le sens des choses. Beaucoup d'autres mis en cause tiennent ce genre de propos. C'est une technique de défense. Mais tous ne sont pas ancien Premier ministre et, je le répète, candidat à l'élection présidentielle. Lui met en cause le fonctionnement de la justice dans le but de défendre ses intérêts privés, personnels.

Le risque n'est-il pas d'accentuer un sentiment de défiance vis-à-vis de la justice ?

Oui, d'attiser un manque de confiance ou la défiance du public. En cherchant à décrédibiliser la justice dans son affaire, on a l’impression qu’il veut la décrédibiliser dans son ensemble. C'est extrêmement dangereux. Nous sommes dans un état de droit, et une telle action de la part d’un responsable politique porte atteinte à la démocratie et à la république dans son intégralité.

Un rassemblement pro-Fillon est prévu dimanche au Trocadéro. 

On a le sentiment que c'est une manifestation anti-juges pour faire pression sur la justice, ce qui n'est pas acceptable de la part d’un parti républicain. On recule, à présent... mais il s'agit d'une duperie.

Propos recueillis par Céline Rastello

Mise à jour au mercredi 22 février 2017

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François Fillon, la faute et l’erreur

Béatrice Bouniol, le 07/02/2017 à 17h29

Devant les journalistes, François Fillon a construit sa ligne de défense sur une distinction entre ce qui est légal, éthique et politique.

Décryptage sur l’usage stratégique d’une distinction classique.

Alors que la justice doit déterminer si les emplois de son épouse et de ses enfants étaient réels ou fictifs, François Fillon, candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle, a martelé lundi 6 février qu’employer des membres de sa famille n’avait rien d’illégal et que du point de vue éthique, il n’avait commis aucune faute.

À lire : François Fillon : « Je présente mes excuses aux Français »

Une erreur, mais aucune faute

« J’ai œuvré pour mon pays sans jamais enfreindre la loi et sans jamais déroger aux valeurs qui sont les miennes », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Cette question éthique est si élevée, si essentielle, qu’elle me place face à ma conscience et face aux Français, et à eux seuls ».

Concédant toutefois une erreur de jugement sur l’évolution de l’opinion, il a présenté des excuses aux Français : « Collaborer avec sa famille en politique est une pratique désormais rejetée par les Français. (…) C’était une erreur. Je le regrette profondément et je présente mes excuses aux Français ». [FF est totalement déconnecté de l'évolution de la pensée du peuple français et de la société en général qui ne tolèrent plus ce décalage entre ce qu'il s'octroie lui-même en tant que parlementaire (en votant les lois qui l'arrangent), et le salaire minimum des concitoyens (qui ne peuvent que subir la loi du marché).]

Un héritage de la théologie catholique

François Fillon, qui avait mis en avant son identité chrétienne à plusieurs reprises durant la campagne, fonde ainsi sa ligne de défense sur la tradition de la théologie morale qui s’est déployée, notamment entre le XVIe et XVIIIe siècle, autour de la confession ou de l’évaluation des péchés personnels et de leurs jugements.

« La casuistique distingue d’un côté la faute morale, individuelle, qui renvoie à l’idée de péché personnel et dont il faut rendre compte ou demander pardon, rappelle l’historien moderniste Olivier Christin. Et de l’autre, l’erreur, qui peut être grave mais aussi commise en toute bonne foi, sans que la conscience soit pleinement engagée,et qu’il faut corriger. Au fond, la distinction entre faute et erreur recoupe en partie le partage entre ce qui relève de la conscience, du for interne, et ce qui relève de la loi, du for externe. »

Une distinction reprise par la philosophie

La nécessité de démêler l’écheveau entre le pénal, l’éthique, le politique traverse également la philosophie. Le philosophe Paul Ricœur, à la suite de Karl Jaspers, a ainsi distingué « la culpabilité pénale, qui doit être portée devant un juge ; morale, qui relève du jugement d’un ami ; politique, qui se joue devant l’opinion ou devant l’histoire ; et enfin métaphysique, dont seul Dieu est juge », rappelle le philosophe Olivier Abel.

Dans ce travail de séparation, la distinction entre la faute et l’erreur est classique, ajoute le philosophe Guillaume Le Blanc : « la faute relève d’un manque de raisonnement moral et l’erreur d’un manque de discernement cognitif. Cette dernière peut avoir des effets moraux, mais elle est due à un défaut de clairvoyance quant au contexte et non à un déficit d’éthique ».

À lire : Les Républicains serrent les rangs derrière François Fillon

Du délit à l’erreur

Reste à analyser la manière dont le candidat mis en cause use de ces distinctions dans sa stratégie de défense. Celle-ci semble se jouer en deux temps, selon Guillaume Le Blanc.

Premier temps : « Vouloir mettre en avant la distinction entre faute et erreur, c’est vouloir placer la discussion sur le terrain de la morale, entendue de manière minimale – mon erreur a pu avoir des effets moraux que je regrette – ou maximale – je nie toute faute morale. Cette stratégie consiste à ne pas approfondir la responsabilité pénale et à faire passer la question légale au second plan»

Candidat de la vérité et de la morale en politique, François Fillon entend jouer sa réhabilitation sur le plan éthique. « Dans le couple faute-erreur, la notion de délit s’efface », conclut le philosophe. »

Second temps : à l’intérieur du champ moral, la défense s’organise autour de la distinction classique entre faute et erreur. « Penser sa responsabilité en termes d’erreur revient à dire qu’il s’agit d’un défaut de clairvoyance et en aucun cas de grandeur morale, poursuit Guillaume Le Blanc. L’erreur, même si elle a pu avoir des effets moraux, peut appeler en réponse de simples regrets, là où la faute morale exige sanction ».

Éthique politique

L’« erreur » tiendrait donc à un défaut de discernement politique quant à l’évolution de l’opinion. Ce qui était « acceptable » ne l’est plus en termes de mœurs politiques, a reconnu le candidat, insistant par ailleurs sur le caractère « normal » des rémunérations consenties à ses proches, au vu de leur travail.

Sauf que le montant de celles-ci peut émouvoir bien des Français, au regard de leurs conditions de vie. Ainsi pour Olivier Abel, « déclarer normal de rémunérer 3 000 € net par mois ses enfants encore étudiants est une faute d’éthique politique qui ne se réduit pas à une erreur de jugement, estime le philosophe. La politique a aussi une dimension morale qui se mesure entre autres à l’empathie dont on témoigne pour le peuple auquel on s’adresse et à la sensibilité dont on fait preuve vis-à-vis de son vécu. »

Béatrice Bouniol

C'est pourtant vous, Monsieur Fillion, qui avez dit, le 28 août 2016 :

"Avoir une haute idée de la politique signifie que ceux qui briguent la confiance des Français doivent en être dignes. Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs."

Monsieur Fillion, à défaut de respecter les électeurs, respectez-vous ! en appliquant ce que vous préconisez.

Lors du sermon du dimanche 12 février, F.F. assistait au sermon du père Russel Torpos, à la Réunion. Le hasard du calendrier liturgique a voulu que l'évangile de Saint-Matthieu soit lu dans les églises, ce jour-là. Quand le père Russel en arrive à «accorde-toi avec ton adversaire, pour éviter que ton adversaire te livre au juge et le juge au garde et qu'on te jette en prison», certains fidèles frémissent. D'autres sourient franchement lorsque le curé poursuit:

«Amen, je te le dis, tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou.»

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  • Pajani Bernard-Marie
  • J'ai parcouru tout le territoire savoyard, d'Ugine à Thonon, en passant par Faverges, La-Roche-sur-Foron, Bonneville, Albertville, Sevrier, Annecy pour revenir à Faverges.
Je suis aussi à la recherche des camarades des classes fréquentées.
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