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29 septembre 2022 4 29 /09 /septembre /2022 08:18

Le château et la Manufacture de soie

Le plan des installations en 1862, en rouge, sous le château, le long de la route du Thovey menant à Cons-Ste-Colombe, à cheval sur le biel de la fontaine (en bleu).

 

L'installation de la Manufacture est réalisée le long de la route d'Albertville construite entre 1818 et 1824, directement sous le château, sous la route du Thovey menant à Marlens.

Cette installation s'est faite dans les années 1827-1828, après la construction de la route provinciale sous Victor Emmanuel, allant d'Annecy à Albertville.

Le plan de 1945 met en évidence la proximité de la Manufacture de soie avec le château qui était un hôpital militaire belge en 1918, un lieu d’hébergement des ouvrières en 1922, une colonie de vacances pour enfants juifs en 1942, et enfin deviendra un internat d’enfants en centre éducatif et professionnel.

Les mentions successives du Couvent des Annonciades

En 1807, le préfet de Haute-Savoie De Verneilh décrit l'établissement des  MM. Duport, mais il fait un amalgame entre les deux cousins Jean Pierre Duport d’Annecy (1749-1820) et Jean Pierre Duport le jeune de Faverges (1756-1822).

-  Henri De VERNEIHL - 1807  -

[in Statistique générale du département du Mont-Blanc – Préfet De Verneilh - 1807]

Le préfet de Haute-Savoie De Verneilh décrit, pour l'exposition de 1808, l'établissement des frères Jean et Dominique Duport d'Annecy, en expliquant qu'ils ont envoyé leurs ouvriers se perfectionner dans l'art de faire fonctionner les métiers, dans

l’ancien couvent des Annonciades de Chambéry …

qui est un lieu de formation et de perfectionnement, et non le lieu de production de tissus de la fabrique de Faverges.

Il est facile d'imaginer que l'on ait compris, sans trop réfléchir évidemment, que si l'un a bâti sa manufacture dans l'ancien couvent de Sainte-Claire à Annecy, l'autre Jean Pierre Duport a construit le sien dans l'ancien couvent des Annonciades ... … ... à Faverges, puisque la Manufacture de Faverges est ... ... ... à Faverges !

L’erreur se perpétue d’année en année, de propriétaire en propriétaire qui, de toute évidence et sans que cela ne soit un reproche, se contente de rappeler ce qui a été écrit auparavant, sans chercher d'autre vérité …

-  Hans  STÜNZI  -  1922  -

[in "Discours de Hans Stünzi" lors de l’inauguration de son château ouvrier – 1922]

Germaine VEYRET-VERNET, géographe, est une des premières femmes professeure d’université, elle est aussi à l’origine de la création de l’Institut de géographie alpine.
Elle confond les informations du préfet De Verneihl en prenant le lieu de formation des ouvriers pour leur lieu de travail, en citant "un couvent désaffecté".

-  Germaine VEYRET-VERNET  en  1942  -


[in "L’industrie de la soie dans les Alpes du nord – 1942]

Jean Bernard CHALLAMEL, professeur au collège de Faverges, reprend la confusion du préfet De Verneihl concernant la manufacture de coton qui se situe à Annecy, ainsi que les termes mêmes erronés "ancien couvent des Annonciades".

-  Jean Bernard CHALLAMEL  -  1981  -


[in "Histoire des communes savoyardes – Tome III – édition Horvath - 1981]

L’erreur se perpétue d’année en année, d’universitaire en universitaire  …

-  Guy TONIN en 1993  -

[in "Six siècles de Papeteries savoyardes – Guy Tonin – 1993]

L’erreur se perpétue d’année en année, d’exposant en exposant …

- Albert RAMELLA-PEZZA - 1995  -

[in "Exposition à l’ouverture du bâtiment de la Communauté des communes du Pays de Faverges – env.1995]

L’erreur se perpétue d’année en année, d’étudiant en étudiant …

-  Catherine BRUN  -  1995  -

[in "Thèse de Catherine Brun" rédigée chez des Archéologues – env.1995]

Encore très récemment dans un colloque, montrant ainsi que tous les auteurs, de l’universitaire au simple membre d’une association d’archéologie, se copient les uns les autres, sans jamais revenir aux sources …

-  Jean Luc Berthallet  -  2013

[La Soierie à Faverges in "Le pays de Faverges, une terre industrielle – SSHA n°25 - 2013]

De la nécessité de revenir au passé

Il n’existe qu’une façon de trouver le véritable lieu où a été construite la Manufacture de mousseline, de coton puis de soie à Faverges, c’est de remonter à l’origine des plans de la commune.

1°) La mappe de 1738  est le premier témoignage indéniable, de plus le plus facile à trouver. Il ne montre aucun bâtiment à l’endroit d’implantation, sous le château, entre la route du Thovey et la route d'Albertville (cette dernière est d'ailleurs simulée par deux traits parallèles aisément identifiables).

Donc, il n’existait aucun Couvent des Annonciades à cet endroit.

2°) Le suivi de l'achat des propriétés

L’héritage de Jean Pierre Duport passe à son gendre Nicolas Blanc, directeur de l'usine, qui achète des propriétés autour du château mais également dans la plaine au-dessous.
- En 1822, à la mort de Jean Pierre Duport, Nicolas Blanc possède les propriétés en vert clair :

Les ateliers de la Fabrique de soie seront construits sur les parcelles 313 à 366, entre le château et la route provinciale d'Annecy à Albertville (matérialisées en plus clair).

3°) En 1850, le baron Nicolas Blanc possède les propriétés en vert clair et vert foncé, dont les parcelles n°350 à 362 sur lesquelles il a pu construire la Manufacture vers 1827-1828, sous le château.

Il s'est de plus beaucoup agrandi de l'autre côté de la route d'Albertville où il a fait bâtir sa maison, l’actuel hôtel du Parc, "Le Manoir du Baron Blanc".

 

Le déclin et la fermeture en 1978, puis la démolition

Le plan de 1986 montre un terrain vide de toute construction, entre sa démolition et la construction des nouveaux bâtiments de l’intercommunalité. 

Ainsi, l‘emplacement redevient dans la même configuration où il était du temps de Jean Pierre Duport, fondateur de la manufacture de mousseline, coton puis soie, située dans le château et les anciens moulins des Abbesse et Religieuses de Ste-Catherine du Mont de Semnoz d’Annecy.

 

L’héritage de Jean Pierre Duport

Il ne reste aucun témoignage à Faverges, outre celui de son gendre Nicolas Blanc,

- la rue Nicolas Blanc, au pied du château ;

 

- l’actuel hôtel du Parc, dénommé aussi "Le Manoir du Baron Blanc", ou "Villa Savioz", du nom de l’ancien maire Eugène Savioz qui l’avait reçu en héritage de son oncle acheteur du baron Jules fils de Nicolas Blanc, et même parfois on l'appelle "la maison Clovis" du nom de Clovis Varay qui s'en est porté acquéreur en 1908.

 

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  • Pajani Bernard-Marie
  • J'ai parcouru tout le territoire savoyard, d'Ugine à Thonon, en passant par Faverges, La-Roche-sur-Foron, Bonneville, Albertville, Sevrier, Annecy pour revenir à Faverges.
Je suis aussi à la recherche des camarades des classes fréquentées.
  • J'ai parcouru tout le territoire savoyard, d'Ugine à Thonon, en passant par Faverges, La-Roche-sur-Foron, Bonneville, Albertville, Sevrier, Annecy pour revenir à Faverges. Je suis aussi à la recherche des camarades des classes fréquentées.

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